Dans le Press Club ce mardi, on parle du projet d’aménagement du temps de travail à Monaco avec deux interviews qui troublent le débat. Elles sont à lire dans le dernier numéro de Monaco Hebdo.
Le magazine publie un entretien du secrétaire-général adjoint de l’Union des Syndicats de Monaco (USM), qui depuis le début s’oppose à l’annualisation du temps de travail. Ça n’a pas changé: “Ce projet de loi est un cadeau au patronat”, lance Olivier Cardot. Pour lui, calculer le temps de travail sur l’année sans toucher à la rémunération mensuelle reviendrait à “aggraver lourdement les conditions de vie de l’ensemble des salariés du secteur privé”. Le secrétaire-général adjoint de l’USM estime même que – sous couvert de vouloir sauver des emplois – le gouvernement princier cherche à « faire payer la crise aux salariés » afin d’épargner « les actionnaires et le patronat ».
Le patronat, incarné dans ce dossier par la FEDEM (Fédération des Entreprises Monégasques) qui a elle-même proposé cette fameuse annualisation afin de surmonter la crise économique liée à l’épidémie de Covid19. Et pourtant ! Toujours dans Monaco Hebdo, cette même FEDEM – contre toute attente – annonce qu’elle ne veut plus du projet: “Cette loi sera inutile”, déclare le président de la fédération. Philippe Ortelli reproche à l’exécutif monégasque d’avoir ajouté des garde-fous aux mesures de flexibilité, en particulier la clause d’interdiction de licencier dans les entreprises concernées. Pour le patron de la FEDEM, cette disposition prouve que « la démagogie l’a emporté sur le pragmatisme« .
Finalement, le projet de loi du gouvernement princier a donc réussi l’exploit de dresser contre lui deux acteurs que tout opposait: le syndicat USM et la fédération patronale.