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Le brossage à sec : idéal pour la détox printannière Giulia Testaverde
Il y a deux mois, Matignon alertait sur l’addiction des enfants au numérique. Cet avertissement faisait suite à un rapport sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans, remis à Emmanuel Macron. Intitulé « A la recherche du temps perdu », l’enquête de la « commission écrans » témoigne d’une hyperconnexion subie par les enfants.
Selon une enquête de Santé Publique France, les 11/14 ans sont exposés, en moyenne, 8 heures et 23 minutes par jour au digital. Pour ce qui est des plus jeunes, en 2015, l’organisation avait également révélé que, dès 2 ans, les enfants des pays occidentaux cumulaient chaque jour presque 3 heures d’écran. Selon l’INSEE, la moitié des enfants âgés de cinq ans et demi, utilisent le numérique. Des chiffres qui s’avèrent inquiétants au regard des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette dernière conseille de limiter le temps d’écran à 2 heures par jour pour les jeunes de 6 à 12 ans.
« Il n’y a pas de matière enseignée aux enfants sur le bon usage des écrans. Les parents n’ont pas été éduqués n’ont plus et n’ont pas de moyens de protéger leurs enfants. »
Selon le docteur en psychologie Nicolas Delrue, les causes de ce fléau sont multifactorielles. Le psychologue spécialisé dans les addictions des jeunes au numérique pointe notamment le manque d’éducation au digital. « Il n’y a pas de matière enseignée aux enfants sur le bon usage des écrans. Les parents n’ont pas été éduqués n’ont plus et n’ont pas de moyens de protéger leurs enfants », explique le professionnel de santé.
La croissance exponentielle de tous les systèmes d’informations avec une omniprésence des écrans favorise aussi l’addiction des plus jeunes générations. « Cela a entraîné un mauvais usage de cette technologie », témoigne-t-il. « Les écrans créent une incitation permanente à rester devant les écrans par des systèmes de likes, de récompenses, de rémunérations », ajoute l’enseignant-chercheur en psychologie.
Cette addiction se caractérise par un besoin irrépressible d’utiliser un objet numérique : l’incapacité à contrôler son temps d’usage et l’attitude de déni font partie des principaux symptômes. A cela, s’ajoute un comportement agressif lors du manque, une baisse des autres activités et des relations sociales ainsi qu’un sentiment de déprime.
Sédentarité, obésité, troubles du sommeil, dépression, ou encore anxiété : les effets néfastes de l’addiction sont physiques et psychiques. Et d’après le docteur Delrue, « les dernières études montrent également la nocivité d’une surexposition au niveau cognitif ». Cela peut s’illustrer par des modifications des structures du cerveau. Ce qui peut déclencher une augmentation de l’échec scolaire ou encore des troubles du langage.
Ne pas laisser d’écrans dans la chambre des enfants permet d’éviter les dangers. Sélectionner les contenus numériques visionnés, pour en discuter, limite aussi les dérives. A l’instar de l’adaptation du temps d’écrans selon l’âge. « Si on respecte ces consignes, on peut prévenir l’addiction de 800 000 enfants par an », insiste le psychologue de Cap d’Ail. A ce jour, l’addiction aux écrans touche 7% des collégiens et 10% des lycéens. « Au niveau épidémiologique, c’est un chiffre énorme », complète-il. Si vous sentez le besoin d’être aidé dans votre rapport au numérique, vous pouvez contacter un spécialiste sur Addict’aide, ou Pause ton écran.
Comprendre l’addiction des jeunes aux écrans Dr. Delrue - psychologue spécialisé dans l'addiction des jeunes au numérique
Dans l’ensemble des établissements scolaires monégasques, une charte numérique encadre l’utilisation des écrans depuis six ans. « C’est essentiel pour la sécurité des élèves. Il y a une politique prévention, et de bon usage du numérique », indique Nicolas Rodier, conseiller technique au sein de la Direction de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports. « Cette charte est relue et modifiée tous les ans afin de l’adapter à l’évolution de l’informatique, et notamment de l’intelligence artificielle », précise Monsieur Rodier. Il est, lui aussi, témoin de diverses formes d’addiction ou de mauvais usages des écrans. En principauté, l’association Action innocence Monaco sensibilise les élèves du CE1 jusqu’en seconde aux dérives du numérique.
Comprendre l’addiction des jeunes aux écrans Nicolas Rodier - Conseiller technique au sein de la direction de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports
« C’est une source de communication, d’information. Une ouverture sur le monde. C’est un apport bénéfique », analyse le docteur Delrue. Selon l’Unesco, les technologies numériques peuvent contribuer à renforcer la qualité et la pertinence de l’apprentissage. L’innovation digitale a apporté la preuve de son utilité dans l’accompagnement, l’enrichissement et la transformation de l’éducation.
Écrit par: Flavie Veillas
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