Luca Masala: « L’Académie Princesse Grace est l’une des meilleures écoles de danse »

C’est une superbe maison rose avec vue imprenable sur le Port-Hercule et le Rocher. Installée dans l’ancienne villa de la famille Singer, l’Académie Princesse Grace incarne l’excellence de l’enseignement en danse classique et en danse contemporaine. Ainsi, l’école monégasque a réussi à envoyer trois de ses élèves en finale du concours de Lausanne. Encore mieux, ces trois danseurs ont tous remporté une bourse pour commencer leur carrière professionnelle. Nathalie Michet décrypte cette réussite dans le Club Radio Monaco avec Luca Masala, le directeur de l’Académie Princesse Grace. 

Cette année, l’Académie Princesse Grace compte trois lauréats au Prix de Lausanne, le concours de danse le plus prestigieux du monde, ouvert aux 15-18 ans. Martinho Lima-Santos, Paloma Livellara-Vidart et Juliann Fedele-Malard ont chacun remporté une bourse pour débuter leur carrière dans une compagnie professionnelle. De plus, Paloma, originaire d’Argentine, a remporté le Prix du public, décerné par les spectateurs du concours, ainsi que le Prix Beaulieu, remis par le personnel du théâtre éponyme. Le jeune portugais Martinho a, quant à lui, obtenu le Prix d’interprétation contemporaine.

Discipline et bienveillance

Pour l’Académie Princesse Grace, ces récompenses s’ajoutent à une longue série. Ainsi, elles confirment le succès de la stratégie en vigueur au sein de la maison rose. En poste depuis 2009, le directeur de l’établissement, Luca Masala, vante le résultat de la fusion avec les Ballets de Monte-Carlo de Jean-Christophe Maillot. De plus, pour atteindre l’excellence, l’Italien revendique une méthode basée sur la discipline et la bienveillance. « Comme nous avons seulement 47 élèves, explique-t-il, nous connaissons la personnalité de chacun et nous pouvons tous les aider à grandir et atteindre le plus haut niveau. On doit s’adapter à chacun pour en tirer le meilleur  » .

Lui qui a connu la brutalité, et même la violence, à la Scala de Milan met un point d’honneur à faire preuve d’humanité. D’autant que, comme eux, il a du quitter sa famille très jeune pour se consacrer entièrement à sa passion pour la danse. « Quand je suis parti étudier à l’American Ballet Theatre de New-York, j’avais 14 ans. À cet âge, c’est un déchirement de partir si loin de ses parents. On a besoin de se sentir aimé et soutenu.  »

Alors, pour éviter les drames personnels, le bureau de Luca Masala est toujours ouvert. Objectif : donner la parole pour éviter que les malentendus et les blessures morales ne cristallisent. « Parfois, je trouve dix élèves à faire la queue devant ma porte, comme dans la salle d’attente d’un psychologue  » , sourit Monsieur le Directeur.

Une sélection internationale

Logés et nourris dans un lieu d’exception, les pensionnaires de l’Académie Princesse Grace ont entre 12 et 18 ans. Luca Masala sélectionne lui-même les élèves à travers un grand concours organisé chaque année aux Etats-Unis, le Youth America Grand-Prix. Cet grand raout de la danse classique sert d’immense casting pour les meilleures écoles de la planète. « C‘est comme un mercato, mais sans transferts d’argent !  » précise le recruteur en chef.

Pour entrer à l’Académie Princesse Grace, il faut être déterminé à devenir danseur professionnel et se faire repérer. Une fois sélectionné, chaque élève doit s’acquitter d’une inscription annuelle de 13 000 euros. « C’est 6500 euros pour le logement et les repas. Et 6500 euros pour les cours de danse et l’enseignement (…) Cette somme ne nous rapporte rien , précise l’ancien maître de ballet du Capitole de Toulouse. Nous avons la chance d’avoir des mécènes et des partenaires pour soutenir les élèves et faire vivre notre école  » .

Depuis 2009, la sauce Masala semble faire des merveilles. « Aujourd’hui, l’Académie Princesse Grace est l’une des plus grandes écoles de danse du monde, elle est très demandée  » , se réjouit le Sarde. Les succès de Paloma, Martinho et Juliann au Prix de Lausanne 2024 devraient donc étoffer encore la réputation de la maison monégasque.

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