La Floride interdit les réseaux sociaux aux moins de 14 ans L'Info en plus - Nathalie Michet
Le gouverneur de Floride, Ron de Santis, a signé une nouvelle loi qui interdit l’accès aux réseaux sociaux pour les mineurs de moins de 14 ans.
Elle n’est pas la première à tenter une telle levée de bouclier aux Etats-Unis. La Floride souhaite interdire les réseaux sociaux aux moins de 14 ans. Plusieurs États américains ont déjà voulu opérer un tel tour de vis avant d’être contredits par la justice. Cependant, cette fois, les élus conservateurs de l’Etat de Floride se disent persuadés de réussir.
En début de semaine, le gouverneur Ron de Santis a donc signé une nouvelle loi qui interdit l’accès aux réseaux sociaux pour les mineurs de moins de 14 ans. Pour les adolescents âgés de 14 et 15 ans, l’ouverture d’un compte ne sera possible qu’avec l’accord des parents. Au-delà, pour les mineurs de 16 et 17 ans, les réseaux devront réclamer des preuves afin de déterminer leur âge. Cette nouvelle loi devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2025.
Le gouverneur républicain dit vouloir “protéger les enfants” des effets néfastes des réseaux. Officiellement, les plateformes comme TikTok, Instagram et Snapchat interdisent déjà leur utilisation par les moins de 13 ans. Toutefois, dans la pratique, les plus jeunes contournent sans problème ce cadre légal.
De plus, aux Etats-Unis, chaque fois qu’un Etat a voulu renforcer les restrictions, il a été débouté en justice. En effet, les avocats des géants du numérique invoquent avec succès le premier amendement de la Constitution qui garantit la liberté d’expression. L’Ohio, la Californie et la Louisiane sont notamment passés par là.
Pour l’instant, aucun n’a trouvé la bonne formule pour protéger les plus jeunes des dangers inhérents à l’usage des réseaux sociaux. Cyberharcèlement, dépendance, exposition aux contenus violents, prédation sexuelle ; le chantier est colossal.
À l’heure de l’ultra connectivité, on retrouve cet enjeu dans tous les pays du monde. En Espagne par exemple, la société civile étend cette problématique à l’usage des smartphones. Né à Barcelone, un mouvement baptisé “Adolescence sans portable” a été lancé l’an dernier. Aujourd’hui, il compte 10 000 membres avec des antennes locales dans tout le pays.