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Quelles traces les canicules et la sécheresse ont-elles laissé cet été dans les champs agricoles du sud-est de la France ? Pour mesurer les dégâts, nous avons appelé une maraichère et arboricultrice varoise. Installée à Ollioules, sur le domaine de l’Enregado, Isabelle Pertois travaille sur une petite exploitation d’un hectare. Elle répond à Nathalie Michet.
Comme dans de nombreuses régions, les vagues de chaleur à répétition ont rythmé l’été des agriculteurs dans le Var et les Alpes-Maritimes. Ajoutée à la sécheresse, la multiplication des canicules a eu pour effet de bloquer la croissance des légumes, de brûler les feuilles des agrumes et même de carboniser les arbustes destinés à faire de l’ombre. Sans oublier les maladies. « Contrairement à ce que l’on pense, la sécheresse n’est pas un no man’s land. Elle induit énormément de facteurs à risque, » explique Isabelle Pertois depuis Ollioules.
Installée sur une exploitation d’un hectare, sur le Domaine de l’Enregado, cette ancienne enseignante produit depuis 2020 des légumes bio et de saison. Pour relever le défi de l’adaptation, elle diversifie de plus en plus sa production. D’abord spécialisée dans le maraichage, elle a du se mettre à l’arboriculture. Objectif: faire de l’ombre et rationaliser sa consommation d’eau. Ces dernières années, Isabelle Pertois a donc planté des agrumes. Toutefois, cela ne suffit pas.
En effet, la perspective d’une pérennisation et d’une intensification des coups de chaud change la donne. « On s’est mis à planter des arbres à tendance exotique » , souligne la Varoise. Elle teste, par exemple, la production de litchis, de mangues, de papayes et de pitayas. Ces derniers, également appelés « fruits du dragon« , ressemblent un peu aux figues de barbarie, très répandues tout autour de la Méditerranée.
Si ces expérimentations sont porteuses d’espoir, elles ne relèvent pas du miracle. Changer le paysage agricole d’une exploitation impose en effet de grosses évolutions en termes de modèle économique. Il en vas toutefois de la survie de l’entreprise.
Afin de continuer à produire des tomates, des courgettes et des aubergines, Isabelle Pertois sait qu’elle doit absolument miser sur la diversification. À l’avenir, elle espère que les autorités sauront faire comprendre aux consommateurs la brutalité des variations climatiques et leurs conséquences. Pour y faire face, elle nous exhorte à prendre conscience des bienfaits d’une alimentation locale et de saison.
Écrit par: Nathalie Michet
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