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today7 avril 2022
Le troisième et dernier volet du 6e rapport du GIEC a été présenté ce lundi 4 avril. Dans cette publication, les scientifiques se concentrent sur les moyens d’atténuer les émissions de GES, en particulier en réduisant rapidement et massivement l’usage des énergies fossiles. Ce chantier colossal complète celui de l’adaptation, au coeur du volet précédent sorti le 28 février. Nathalie Hilmi, spécialiste de l’économie environnementale au sein du Centre scientifique de Monaco, était l’une des auteurs principaux de ce deuxième volet.
Avec la publication de ce lundi 4 avril, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) vient de boucler le contenu de son 6e rapport d’évaluation. Dans ce troisième volet, consacré à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (SER), les chercheurs mettent en garde contre le retard accumulé pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et réussir à contenir le réchauffement climatique sous la barre d’1,5°C à la fin du siècle. Pour y arriver, il faudrait que les émissions commencent à baisser fortement à partir de 2025, dans à peine trois ans. Pour le CO2, il faudrait que les émissions baissent de 48% par an d’ici 2030. Dans le même temps, il faudrait que l’on réduise d’un tiers les émissions de méthane, liées à l’élevage intensif, d’ici à 2030 et qu’on les divise par deux avant 2050. Tout cela en sachant que ces dernières années les émissions de GES ont continué à augmenter.
Si on souhaite maintenir ce calendrier, selon les scientifiques, alors il faudra forcément lancer des transformations économiques très profondes et très rapides. Ainsi, nous devrons restreindre l’utilisation des énergies fossiles d’ici 2050: moins 60% pour le pétrole et moins 70% pour le gaz, tandis que l’usage du charbon devra être totalement prohibé. En parallèle, pour compenser la mise au ban de ces énergies polluantes, il faudra investir massivement dans les énergies renouvelables. Sur ce point, le rapport du GIEC mise sur la baisse des coûts entamée dans le solaire, l’éolien et la fabrication des batteries lithium-ion.
Dans un scénario moins ambitieux, à 2°C de réchauffement maximum, les efforts à fournir ne seraient pas moins colossaux. La fin du charbon et la forte décrue des énergies fossiles seraient simplement reportées au début des années 2070. De plus, les climatologues préviennent: chaque dixième de degré en plus aura des conséquences sur les phénomènes climatiques, la disparition de la biodiversité et la vie des êtres humains.
Devant l’ampleur des transformations structurelles à mener, le volet du rapport du GIEC sur l’adaptation révèle toute sa pertinence. Face à la montée des températures et à l’élévation du niveau de la mer, plusieurs options sont à l’étude. On en parle avec Nathalie Hilmi, co-auteur principale sur le volet paru le 28 février. Elle est chargée de recherche en économie environnementale au sein du CSM, le Centre scientifique de Monaco.
Écrit par: Nathalie Michet
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