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Claire Nouvian de Bloom: « Il faut de vraies aires marines protégées »

today22 septembre 2022

Arrière-plan
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Près de 200 scientifiques demandent à la Commission européenne d’interdire totalement le chalutage de fond dans les aires marines protégées (AMP). Bloom soutient cet appel et pointe du doigt en particulier la position de la France et d’Emmanuel Macron. Claire Nouvian, la directrice de l’ONG, répond à Nathalie Michet. 

Comme le répète souvent S.A.S le Prince Albert II, le salut de la planète passera forcément par la sauvegarde des océans et de leur biodiversité. En effet, les profondeurs marines sont de puissants aspirateurs à CO2. Toutefois, ce mécanisme ne fonctionne pas si les mers sont malades – voire éteintes – et ravagées par les activités humaines.  En effet, pour que les océans jouent leur merveilleux rôle de régulateur du climat, il faut qu’ils soient vivants. C’est pourquoi l’ONU recommande aux Etats de classer 10% de leurs zones marines et côtières en Aires Marines Protégées (AMP). 

Sur le papier, selon la définition de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), une AMP correspond « à un espace géographique clairement défini, reconnu, spécialisé et géré par des moyens légaux ou d’autre moyens efficaces visant à assurer la conservation à long terme de la nature […] » Concrètement, cela signifie que les AMP doivent être exemptées de toute activité d’exploitation industrielle qui aurait pour effet de mettre en danger l’écosystème marin.

Des aires marines protégées à la carte

Or, les Etats sont loin d’appliquer cette définition de façon homogène. Si certains – comme le Costa-Rica – se montrent exemplaires, d’autres semblent déterminés à contourner le principe même des AMP. Selon l’ONG Bloom, c’est le cas de la France, accusée de défendre les intérêts du lobby de la pêche industrielle. Alors qu’Emmanuel Macron promet 30% d’aires marines protégées, l’exécutif tricolore sème le trouble. En effet, il s’est distingué récemment en allégeant les restrictions à appliquer dans ces AMP. Le 12 avril 2022, le gouvernement français a ainsi pris un décret qui brouille les règles en vigueur dans les « zones de protection forte« . Plutôt que d’ interdire les activités humaines nocives pour l’environnement, le texte impose de les « éviter » ou « fortement les limiter« . Ce qui est limité n’étant pas interdit, la conclusion s’impose. Les activités industrielles restent autorisées dans les AMP françaises.

©Bloom
Une affiche de campagne de l’ONG Bloom contre le chalutage de fond dans les AMP.
Non au chalutage de fond

Sachant que la France dispose du deuxième espace maritime le plus grand du monde, les associations environnementales sont vent debout. Bloom s’inquiète en particulier du chalutage de fond qui racle et détruit les fonds marins. Non seulement ces grands navires capturent les poissons en très grande quantité, mais ils ne font pas de sélection. Tout y passe. Y compris les sédiments et les herbiers qui stockent le carbone et servent d’habitat aux espèces marines. En dépit de constat, cette pratique bénéficie du soutien de poids lourds européens; en particulier la France et l’Espagne.

L’appel des scientifiques

Devant cette contradiction flagrante entre les promesses et les actes, 180 scientifiques ont donc décidé d’interpeller la Commission Européenne. A l’heure où les 27 doivent faire des choix essentiels pour l’océan et la biodiversité, les chercheurs exhortent l’UE à interdire « toutes les méthodes de pêche industrielles destructrices et les activités industrielles dans les aires marines protégées ». Selon eux, ce positionnement pourrait servir de référence dans les autres régions du monde. De plus, cela permettrait de « reconstituer les pêcheries européennes épuisées et ressusciter les petites pêcheries côtières en souffrance ». Ils estiment en outre que cette politique ambitieuse pourrait être financée par la réorientation d’une partie des subventions publiques qui sont versées au secteur de la pêche. (Ndlr: plus de 6,1 milliards d’euros pour 2021-2027)

Aux côtés des scientifiques, de nombreuses figures militantes montent en première ligne dans ce combat. C’est le cas de Claire Nouvian, directrice de Bloom. Elle répond à Nathalie Michet.

©Bloom
Claire Nouvian, directrice de l’ONG Bloom. ©Bloom

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Écrit par: Nathalie Michet


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